M A N I F E S T E : NONM !

NE PAS CONFONDRE LES LUTTES EN FRANCE ET EN GUADELOUPE …

Il y a, de toute façon, des principes de base qui doivent guider un engagement politique d’abord en France, puis en Guadeloupe. Ces deux combats — bien qu’ils aient des valeurs communes — ne sont pas pareils. Comment ?

  1. En France, les luttes actuelles témoignent de la détermination du Peuple à refuser la domination libérale, à rejeter la monarchie présidentielle et à rechercher des alternatives à la décomposition sociétale.

En Guadeloupe, les luttes actuelles témoignent de la détermination des Patriotes à refuser la domination coloniale avec son corollaire de discriminations racistes.

  1. La race humaine est unique, ce qui élimine d’emblée toute forme de négrisme ou de racisme-à-rebours, de ce que SARTRE appelait jadis « le racisme-anti-raciste ». On ne doit pas adopter contre les racistes négrophobes une idéologie sectaire et une phraséologie démagogique et pseudo « ethniciste » du genre « Nou sé Nèg ! » ou bien « Nou sé Afwiken ! », « Nou sé Zendyen ! »…, mais l’arme de l’éducation, de la culture scientifique qui unira plus sûrement et solidement tous les Guadeloupéens[1].
  2. Il faut percevoir, à travers toutes les idéologies d’exclusion, de domination et d’agression, les conséquences du capitalisme et de l’impérialisme français, sinon cela demeurera une simple dénonciation morale, religieuse ou empreinte de naïveté.
  3. La culture française est dominée par 1,5 millénaire de FÉODALISME qui affecte souvent et profondément ses rapports de pouvoir ou d’autorité, ensuite par le JACOBINISME issu de la Révolution bourgeoise de 1789, là où une fraction petite-bourgeoise a conçu des valeurs soi-disant universelles pour l’imposer à la Terre entière, enfin par le BONAPARTISME intimement lié à la grande-bourgeoisie, à une pseudo-gloire militaire, au racisme étatique de Bonaparte lui-même et aux guerres coloniales. Paris est encore une vitrine bonapartiste de ce culte.
  4. Les notions de peuple[2] et de nation[3], bien que disjointes dans les pays européens et ailleurs, se confondent en Guadeloupe dans un contexte d’oppression militaire, administrative et judiciaire, et de COLONISATION ETHNIQUE. Les Français qui sont chez nous — anciens ou nouveaux — ne sont ni « blancs », ni « métropolitains, » mais fondamentalement des COLONS. Leur « uniforme leucodermique »[4] et leur culture raciste créent un APARTHEID constant, bien « visible », mais contre lequel les Guadeloupéens colonisés refusent de lutter, par atavisme et sous le prétexte de risquer de perdre un niveau de vie artificiel. Or, c’est cette caste de profiteurs endogamiques de Jarry-Moudong – les BBCSF[5] – qui demeure l’obstacle majeur d’un véritable développement économique et endogène de la Guadeloupe. L’État colonial, par les privilèges financiers et l’assistance sociale qu’il accorde au peuple guadeloupéen, par la répression syndicale qu’il exerce contre tous ceux qui luttent et par une forte aliénation à la fois scolaire, religieuse et médiatique, est le gardien fondamental de cet ORDRE COLONIAL. Un « génocide par substitution » est en marche. Lorsque nous nous réveillerons de ce mauvais rêve, il sera peut-être déjà TROP TARD !
  5. Le combat du Peuple Guadeloupéen n’est pas intégrationniste. Il vise la pleine souveraineté violée, spoliée, bafouée lors de l’implantation du système colonial soi-disant légitimé par un « traité »[6] signé par des pseudo-représentants du Peuple Kalinya (Caraïbe) et le dénommé Houël (seigneur propriétaire).
  6. L’objectif à court terme de ce combat doit nous mener à la situation de notre voisin du nord le plus proche, Antigua, et à celle de notre voisin du sud, le plus proche, Dominica, c’est-à-dire, à l’INDÉPENDANCE NATIONALE !

Allez ! Osons !

Sé zyé ki lach !!!

 Lapwent 01.05.2018      MOUVMAN NONM                    

[1] Guadeloupéanité qui s’enracine d’abord dans des millénaires de présence amérindienne (langue, us et coutumes…) et que deux siècles d’esclavage (1635-1848) ont consolidé par un apport majeur de l’Afrique.

[2] Le peuple constitue toux ceux qui luttent collectivement, contre une oppression. Ce sont généralement les classes populaires (ouvriers, employés, petits paysans).

[3] La nation rassemble historiquement, sur un même territoire, un ensemble de classes sociales partageant, en gros, la même culture.

[4] Leucodermique : du grec leuko : blanc et derma : peau.

[5] BBCSF : Békés, Blancs-Créoles, Sociétés Françaises.

[6] Connu dans l’histoire coloniale comme un « Traité Franco-Anglo-Caraïbe »(1660), qui attribuerait la Guadeloupe, la Martinique, Ste Lucie à la France, la Dominique aux Caraïbes, et d’autres îles aux Anglais. Des religieux prétendaient représenter les « Sauvages » qu’ils estimaient évangilsés.

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Elections présidentielles françaises et assimilation !

Onze candidats s’affrontent à l’occasion des prochaines élections présidentielles en France. Au coeur des débats opposant les 4 ou 5 plus remarqués par les sondages se trouve la problématique du développement de la France actuelle. Selon que le discours soit de Lepen, de Mélanchon ou de Dupont-Aignan… c’est l’Europe qui serait le danger principal qui grève le développement de la France. Macron ou Fillon récusent cette idée  garantissant le futur de la France dans et par l’Europe. Ils ne conçoivent pas « l’identité française » sans les « outre-mer » ! Se poser la question de la souveraineté française en intégrant les conquêtes coloniales pourrait sembler un paradoxe, mais c’est de la logique pure chez tous ceux qui ont assimilé les richesses des Peuples dominés par la France. Ils considèrent comme une chance pour la France d’avoir gardé des colonies. La France actuelle est le résultat de la diversité de ces rencontres, disent-ils. Sauf… que pour pouvoir assumer un telle vision de soi, il faudrait que les colonisés n’accèdent pas à la conscience de soi, qu’ils se nient… Celui qui est colonisé et Français abandonne sa culture : les nombreux débats concernant les Français d’origine africaine (Arabe et autres) le montrent bien.

Selon la puissance coloniale assimiler l’autre c’est se protéger ! Car puisque par l’acte d’assimilation l’autre n’est plus lui, donc différent du Français, la France serait ainsi préservée tout en se construisant à partir des richesses (matérielles et immatérielles) des autres. Cette construction républicaine est pernicieuse en ce sens qu’elle prétend s’ouvrir aux autres en leur imposant ses valeurs.

Comment résoudre cette contradiction ? Il y en a bien une.

Seul le  RESPECT de l’autre autorise le partage des valeurs.

Le MÉPRIS pour l’autre condamne tout partage !

Artaud et Poutou sont les seuls candidats à prôner un discours qui aille dans ce sens. Ils ne veulent pas du poste de président et ils ne seront pas élus le 7 mai : ………. !!!

Mme ROSSIGNOL chante le crépuscule de la France…

Madame Rossignol, la ministre chargée de l’Enfance, de la Famille et des Droits des Femmes, au gouvernement français,  a tenu des propos qui établissent, selon leur auteure, une analogie entre les « femmes voilées » (musulmanes qui acceptent leur déchéance, selon la ministre) et les « nègres », qui en Afrique et en Amérique, approuvaient l’esclavage des noirs d’Afrique.

L’interview de la ministre, sur RMC en l’occurrence, fait partie des actes ordinaires d’un ministre.

Selon cette personne, représentant de L’État français, il n’y a rien d’extraordinaire dans cet acte de communication. Elle ne voit pas pourquoi il y aurait matière à retirer des propos, somme toute, largement partagés dans l’opinion française et soutenus par des historiens dispensant des cours dans de nombreuses universités.

Nous assistons en cela à une des nombreuses manifestations d’un état d’esprit systématiquement entretenu par les services coloniaux oeuvrant au sein des différents ministères. Dès la fin de la seconde guerre mondiale, il y avait un consensus idéologique au sein du gouvernement provisoire, calé sur l’esprit d’une France « missionnaire », d’une « France millénaire », que tous les courants politiques adulaient et qu’il fallait reconstruire face à l’ogre américain et à l’ours russe. C’est l’axe contemporain de l’idéologie coloniale actuelle. Ses origines demandent un examen approfondi de la politique coloniale de la France depuis le XVIIème siècle.

L’expression gouvernementale de cette politique se manifeste sous la forme de discours, le plus souvent, spontané, que les responsables politiques ont de la peine à masquer. Tous, ils sont habités par une idée de la France. En France, on ne pense pas la question coloniale, on la vit. La France n’est pas la France, sans ses colonies.

Le fait colonial est la source de plus d’un propos ignoble. Il est difficile de se débarrasser de plus de trois siècles de domination. La laïcité s’accommode parfaitement à l’idée de mission, de supériorité  culturelle.

La décolonisation, qui est avant tout un acte politique, n’est pas un acte historique, in abstracto, qui absout de tous les vices dès lors que le mot est prononcé. En ce qui concerne la France, elle suppose que cette France bâtie sur des valeurs de suprématie raciale, de spoliation foncière, de manipulation républicaine soit déconstruite. Du moins, ceux qui le veulent peuvent – ils envisager une autre entité nationale. Tel est le rêve républicain ! Sa matérialisation portera un autre nom que France. Soit !