Dans l’histoire de l’humanité et singulièrement l’histoire de la Guadeloupe, il y a eu des lois injustes, selon que vous soyez « blancs » ou « noirs » :
- Le rétablissement de l’esclavage de 1802, était-il juste ou injuste ? Les maîtres d’esclaves de l’époque l’ont trouvée juste. Les citoyens (90.000) anciens esclaves (avant le 6 juin 1794) l’ont trouvé injuste.
- La loi de 1849 qui indemnise les maîtres d’esclaves à la suite de la seconde abolition de l’esclavage (avril 1848) était juste selon ces derniers. Elle reste d’une iniquité scandaleuse selon les « petits-fils d’esclaves ».
- La loi du 27 juillet 2010 qui transforme le contrat de colonat partiaire en bail à ferme est injuste, car elle transforme en éternité le temps d’une humanité violée, d’une propriété spoliée, outrageusement légalisée.
- La loi du 5 août 2021 punit des femmes et des hommes qui expriment pacifiquement leur volonté d’êtres libres. Elle étend la punition à des familles sans aucune considération particulière. Elle autorise des hauts responsables à exercer leur fonction avec un totalitarisme bestial. Elle est injuste.
Aussi, lorsque les élus guadeloupéens rétorquent aux Collectif que la loi du 5 août 2021, relative à la pandémie Covid-19, qui touche la France et le monde, c’est LA LOI, sous-entendu qu’elle est juste, cela s’apparente à une pirouette.
Les juristes diront mieux que moi qu’il faut distinguer la loi naturelle et la loi positive.
Si les premières ne répondent pas à un système de valeurs pré-établies, ne serait-ce que par Dieu, elles peuvent s’avérer à l’avantage ou au désavantage des humains.
Les secondes sont toujours l’œuvre de l’homme et la valeur qui leur est accordée ne peut qu’être historique. C’est l’homme qui fait l’histoire ! Et, c’est le fait qui fait le droit !
« Alors, ceux qui s’accrochent aux lois injustes comme motif pour arrêter de réfléchir doivent garder dans leur consciences ces deux réalités venues de l’histoire :
– La loi n’est légitime que dans le respect des principes, ces principes universels qui fondent la civilisation ; et la loi qui viole ces principes doit être combattue, c’est le devoir des citoyens.
– Nos droits et libertés, qui sont la protection de l’être humain, ne sont jamais issus des gouvernements, qui s’affichent pourtant comme bienveillant pour leur peuple ; tous nos droits et libertés trouvent leur source dans le mouvement social, dans la résistance à l’oppression, et dans la fierté d’hommes libres qui se battent pour des droits solidaires. »
(Citations de Gilles DEVERS, avocat, Professeur de droit, HDR, Lyon, France)
Port-Louis le 11.12.2021
Raymond GAMA, Dr en Histoire
SUPER
Gilles DEVERS
Avocat, Docteur en Droit, HDR
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