L’aspect principal qui ressort de l’analyse des luttes menées par les masses guyanaises se traduit en un mot : assimilation.
– Est-ce à dire que le Peuple guyanais soit « asi – milé » ? Est-ce à dire que les travailleurs de Guyane soient assimilés ?
Du XVIIe au XXe siècle les luttes des Peuples nous ont apporté des réponses relatives aux caractéristiques des politiques de domination qu’ils ont eu à subir et parfois subissent encore. Parmi toutes celles qu’il faudrait retenir, l’opinion commune trouve facilement le « cas guyanais » spécifique. Ne nous trompons pas. À chaque fois que l’on s’interroge sur la situation d’une colonie « française » cette réduction est tentante, un peu comme si nous pourrions poursuivre par : en Martinique c’est spécial ; en Guadeloupe, c’est particulier ; quant à la Réunion, c’est « pa menm palé ! ». A priori, ce qui semble une simple tentation dans une démarche d’investigation ne cache-t-elle pas, en réalité, le dictat d’une stratégie de suprématie ?
– Est-ce à dire qu’être Français c’est ne pas tolérer, ne pas reconnaître l’autre ?
C’est ce double questionnement qui m’interpelle dans le cadre de l’observation de la « question guyanaise ».