Le samedi 21 octobre 1801, à Port La Liberté (Pointe à Pitre), jour de marché et de rues pleines d’animation, de cris de marchandes, d’odeurs de toute sorte, de fruiture et d’urine mêlées…, des soldats s’activent en prenant la direction du Fort la Victoire. En effet, très tôt ce matin là, le bruit court qu’il y a quelque chose qui se passe au niveau du Fort. En fait, dès le 20 octobre, l’état major des troupes coloniales installées dans la ville s’apprête à arrêter plusieurs officiers dits de couleur. D’ailleurs, ce matin du 21 octobre, Gédéon est arrêté, mais Ignace a le temps de se préparer à contre attaquer. Il procède alors à la mise au fer du chef d’état major Souliers, du commissaire du gouvernement Régis Leblanc et du lieutenant de justice et police Bourée. Tel est le cadre initial des événements du 21 octobre 1801.
Que se passe – t – il alors ? Le plus gradé des officiers de la place, Magloire Pélage, un câpre d’origine martiniquaise, qui ne semble pas être partie prenante de l’action des officiers dits de couleur, parvint à calmer la troupe et à obtenir que les soldats regagnent le Fort. Il s’engage à réunir une assemblée de notables dans l’après – midi.
C’est ainsi que vers le 17 heures, à la Maison commune (Hôtel de ville, actuelle médiathèque rue Achille Réné – Boisneuf) se réunissent environ 240 personnes dans la salle des délibérations (Ier étage). La composition de la dite assemblée est le reflet de la hiérarchie sociale issue de la pyramide esclavagiste: blancs, mulâtres, noirs. Lors de cette rencontre, un Conseil des Sages ou Conseil Provisoire de gouvernement est mis en place afin de pallier à la vacance d’autorité administrative et politique. Pélage en est le président. Les citoyens Frasans avoué, Danois et Courtois négociants, Delort docteur – médecin et Pénicaut notaire. Ces deux derniers nommés faisant fonction de secrétaires. Le premier acte d’autorité assumée par Pélage réside dans la proclamation publiée le 21 octobre. Les deux premiers paragraphes de cette proclamation ne permettent pas de douter qu’il s’élevait avec force contre l’arbitraire du contre amiral Lacrosse, capitaine général, et justifiait l’arrestation des chefs « chargés d’exécuter des ordres injustes ».
Que va – t – il se passer par la suite ? Telle est la question que tu dois résoudre…